Le courage du signe indien
Un cadeau d’hier à demain
Rien qu’un instant d’innocence
Un geste de reconnaissance
Quand on ouvre comme un écrin
Quand on ouvre nos mains
Tes mains m’ont toujours fascinée. Grandes, puissantes. Gigantesques à côté de mes petites mimines de crevette. Tes mains ont vécu, ont vu.
Elles ont travaillé la terre. Elles ont trait les vaches. Elles ont tendu des pièges contre les rats. Tes mains ont tenu une arme, peut-être même plus d’une. Tes mains ont signé des papiers, des chèques. Tes mains ont caressé des bêtes, plus ou moins grandes. Tes mains ont soigné. Tes mains ont trouvé des sources. Tes mains ont caressé des femmes, une surtout. Tes mains ont tenu des volants, de voitures et de cars. Tes mains ont tenu des enfants : les tiens, les leurs et ceux des leurs. Tes mains ont serré des mains. Tes mains ont menacé. Tes mains ont regretté. Tes mains se sont tendues, à nouveau. Tes mains ont tenu des bouteilles, et servi tant de verres ! Tes mains ont tenu les miennes : pour me protéger, pour me guider. Tes mains ont essuyé des larmes, héritage béni ou maudit ?
Aujourd’hui, tes mains tremblent. Est-ce d’avoir trop vécu ? Trop donné ? Qui sait…
Tes mains faiblissent, mais pas les nôtres. Nos mains sont là, pour tenir les tiennes. Nos mains sont là, pour te soutenir. Et si tes jambes vacillent, nous suivrons tes pas. Si ton corps bégaie, nous serons tes gestes.
Pour tes mains, nous serons ton rempart : qu’il sonne, nous lutterons à tes côtés.
Je t'aime.
Ta petite-fille aux doigts de fée