Ce qu'on nomme cafard n'est souvent qu'une éclipse de nos illusions et un éclair de notre lucidité.
Que d'hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller.
Il y a bien longtemps
Quand la Terre n'était qu'enfant
Ténèbres et Lumière
Se côtoyèrent
Le Jour était si gai
Toujours il souriait
Il était aussi bruyant
Il vivait en chantant
La Nuit était discrète
Se sentait souvent bête
Elle était un peu nerveuse
Mais tellement généreuse
Dans le plus grand secret
L'un et l'autre s'aimaient
Ils mélangeaient le ciel
D'un clair-obscur d'une merveille
Les amis de Lumière
Très bientôt commencèrent
A critiquer la Nuit
Pour sa douce folie
Et le Jour inquiété
De perdre sa célébrité
Renia lâchement le Soir
Lui donnant des idées noires
Dans un adieu ultime
Ils s'étreignirent dans les cimes
L'astre nocturne vit le jour
La Lune naquit de leur amour
Ce que le Jour doit à la Nuit
Chaque minute il en paie le prix
Abandonné par ses copains
Il pleure sa belle et son bambin
C'est pourquoi depuis, toujours
La Nuit s'efforce de fuir le Jour
Le temps d'une éclipse, pourtant
Ils s'enlacent encore furtivement.
06 Septembre 2016